Hymne au soleil

Création à l’unique spectacle parisien Métachorie, danses idéistes de Valentine de Saint-Point, sous la direction musicale de Maurice Droeghmans. Cette orchestration est absente sous ce titre des catalogues d’œuvres de Maurice Ravel et la partition n’est pas localisée, si tant est qu’elle subsiste (anciennes archives de Valentine de Saint-Point ?). Cet opus inédit, dont le titre est celui d’un poème de Valentine de Saint-Point, correspond à l’unique orchestration référencée d’une œuvre de Satie par Ravel inédite et datant de 1913 : celle du 1^er Prélude du Fils des Étoiles inventoriée par Roland-Manuel, élève de Ravel et lié lui-même au spectacle du 20 décembre 1913 (Roland-Manuel, À la gloire de… Ravel, Paris, Nouvelle Édition critique, 1938, p. 265), sachant que Roland-Manuel ne relie pas cette orchestration à Valentine de Saint-Point et note de façon imprécise : « Erik Satie : Prélude du Fils des Étoiles (orchestration), 1913 (inédit) ». Selon Erik Satie, dans une lettre à son frère Conrad Satie du 11 avril 1911, Maurice Ravel aurait d’abord songé à orchestrer les trois Préludes du Fils des étoiles de Satie : « Ravel orchestre les préludes du Fils des étoiles pour les donner aux concerts d’avant-garde » (Erik Satie, Correspondance presque complète, Ornella Volta (éd.), Paris, Fayard-IMEC, 2003 (2^e éd. entièrement révisée), p. 150). Sur la base de ce courrier, certains chercheurs ont pensé que Maurice Ravel avait vraiment orchestré les trois Préludes du Fils des étoiles de Satie (Arbie Orenstein, Ravel. Man and Musician, New York-London, Columbia University Press, 1975, p. 243 et New York, Dover Publications, 1991, p. 243 ; Roger Nichols, Ravel, New Haven-London, Yale University Press, 2011, p. 402). Mais, en réalité, nous savons que Ravel n’orchestra que le 1^er des trois préludes, son élève Roland-Manuel orchestrant les deux autres. Daniel Chennevière, dans son article « Erik Satie and the Music of Irony », The Musical Quarterly, 5/4, octobre 1919, p. 471, se réfère à l’Hymne au soleil mais ne relie l’œuvre qu’à Erik Satie sans citer l’orchestrateur, Maurice Ravel. Le manque d’informations jusqu’ici sur cette œuvre explique même que certains spécialistes de Maurice Ravel aient douté de son audition en public : « douteuse exécution publique » (Marcel Marnat, Maurice Ravel, Paris, Fayard, 1986, p. 757). Nous savons désormais qu’il y en eut deux auditions publiques organisées par Valentine de Saint-Point.