Les Concerts du conservatoire de Strasbourg sous la direction de Ropartz (1919-1929)
Ce dossier réunit les programmes des concerts de l’orchestre des Concerts du conservatoire de Strasbourg dirigés par Guy Ropartz entre octobre 1919 et avril 1929.
Historical context
L’histoire de l’orchestre du Conservatoire de Strasbourg débute en 1855 avec la création de l’orchestre du Théâtre sous l’impulsion de Joseph Hasselmans. Avec trente-six de ses musiciens, il fonde en 1866 la Société des concerts du Conservatoire. Lors du conflit de 1870, l’Alsace devient allemande et le Théâtre de la ville est détruit. La ville attribue alors le statut municipal à l’orchestre dont la direction est confiée Franz Stockhausen et le met à la disposition du Théâtre. Les activités de l’orchestre sont perturbées durant la Première Guerre mondiale mais l’orchestre maintient quelques concerts et reprend ceux par abonnement en 1917. Après le rattachement de l’Alsace à la France, le Conservatoire et l’Orchestre sont refondus. Ernest Münch (organiste, chef de chœur et professeur au conservatoire) assure l’intérim tandis que la mairie de Strasbourg demande à Guy Ropartz (personnalité bien connue à Strasbourg et qui a fait ses preuves à Nancy) de diriger le Conservatoire et l’Orchestre. Il prend ses fonctions en avril 1919. A son arrivée, il met en place la recette qu’il avait élaborée à Nancy mais sa direction autoritaire ne fait pas l’unanimité et il se voit confronté à une oposition tant esthétique que politique tout au long de son directorat. Il confie à Ernest-Geoffroy Münch (qu’il ne faut pas confondre avec l’organiste Ernest Münch) les trois concerts populaires annuels dont la programmation se complexifie au fil des années et semble différer de moins en moins de celle des concerts de l’abonnement.
Ropartz prend sa retaite en juin 1929. Peu avant qu’il ne quitte ses fonctions, les strasbourgeois se « réveillent » et lui rendent de nombreux hommages. A son départ, la ville sépare la direction du conservatoire et de l’orchestre pour une « meilleure coordination » (cf. Honnegger, Le Conservatoire et l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, p. 7) . Friz Münch (fils d’Ernest Münch) reprend la direction du Conservatoire et Paul Bastide celle des concerts d’abonnement. Les concerts populaires restent sous la coupe d’E.-G. Münch jusqu’en 1935.
Né à Guingamp le 15 juin 1864, Guy Ropartz étudie le droit, pour suivre la volonté familiale, tout en poursuivant ses études musicales à Rennes puis dans la capitale. Il entre en 1885 dans les classes de Dubois et Massenet au Conservatoire de Paris et devient auditeur de la classe d’orgue de César Franck l’année suivante. En septembre 1894, Ropartz obtient le poste de directeur du conservatoire de Nancy succédant ainsi à Théodore Gluck. Il y tient également les classes d’harmonie et fugue, de composition et d’ensemble instrumental. Ropartz maintient son activité de compositeur en parallèle à ses emplois de directeur, chef d’orchestre et pédagogue. En avril 1919, il accepte de prendre la direction du conservatoire de Strasbourg — ville redevenue française — et de l’orchestre. Il y restera dix ans avant de prendre sa retraite et de se retirer dans son manoir de Lanloup dans les Côtes d’Armor.
Sources and protocol
L’élaboration de ce dossier se fonde sur la collection de programmes conservée à la Bibliothèque nationale de France (département Musique). Un ensemble de dix recueils réunit l’intégralité des programmes des 120 concerts dirigés par Ropartz entre 1919 et 1929 à l’expception d’un programme de concert manquant (Concert du 3 mars 1920). Source. Ville de Strasbourg. Palais des fêtes. Concerts du Conservatoire. Saison 1919-1929, Strasbourg, Impr. de Als., 1919-1929 [VMB (1919/20-1928/29).
Les annonces et compte-rendus publiés dans la presse n’ont pas été consultés.
Nous avons également choisi de ne pas inclure dans ce dossier les programmes des concerts de musique de chambre intégrés dans les recueils conservés à la BnF.
Les programmes des concerts confirment que les textes des œuvres vocales étrangères étaient, sauf exception, traduites et chantées en français, en accord avec la pratique habituelle. En cas de doute, en particulier lorsque l’interprète n’est pas français, nous avons choisi d’indiquer le titre original de l’œuvre et d’ajouter en note la mention « Version en français ? » ou « Version indéterminée » .
Si le programme ne nous permettait pas d’identifier un extrait avec précision, nous avons choisi de mentionner l’œuvre dans son intégralité et d’indiquer qu’il s’agissait d’un fragment.
Les notes entre guillemets sont des citations exactes de la note de programme à l’exception de « première audition » qui a été normalisée en « 1re aud. »
Select bibliography
Francis-Paul Demillac [Enyss Djemil], J. Guy Ropartz ou la recherche d’une vocation. L’œuvre littéraire du Maître et ses résonances musicales, thèse de doctorat en littérature soutenue à l’université de Rennes, Le Mans, Imprimerie J. Vilaire, 1967, 307 p.
Mathieu Ferey et Benoît Menut, Joseph-Guy Ropartz ou Le Pays inaccessible, Genève, éditions Papillon, coll. « Mélophiles », 2005, 168 p.
Mathieu Ferey, « “A gauche et à droite du Rhin” : perspectives sur l’action de Joseph-Guy Ropartz à Strasbourg (1919-1929) », La Grande Guerre des musiciens, Stéphane Audouin-Rouzeau, Esteban Buch, Myriam Chimènes et Georges Durosoir (dir.), Lyon, Symétrie, 2009, 256 p.
Geneviève Honegger, Le Conservatoire et l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Strasbourg, Oberlin, 1998, 256 p.
Louis Kornprobst, Joseph-Guy Ropartz, étude biographique et musicale, préface du professeur Gabriel Le Bras, Strasbourg, G. Wolf et P. Rouart, 1949, 125 p.
Fernand Lamy, Joseph-Guy Ropartz : l’homme et l’œuvre, Paris, Durand, 1948, 109 p.